Des challenges spécifiques, la réduction des pesticides comme impératif

Missions et stratégies

La filière horticole s’inscrit dans un marché mondialisé avec des échanges importants de matériel végétal « plante entière » qui constituent des points d’entrée majeurs de bio-agresseurs exotiques. Ces nouveaux bio-agresseurs (ex : tripidés, coccidés) mettent à mal régulièrement les stratégies de protection intégrée mises en place par le secteur. Dans ce contexte, l’acceptabilité environnementale des cultures horticoles est questionnée aujourd’hui particulièrement sur ce point de la protection des cultures.

Le Plan Ecophyto, la Directive européenne sur l’usage raisonné des pesticides, le projet Agro-Ecologique du Ministre de l’agriculture et la référence à la « triple performance » économique et environnementale, imposent aux horticulteurs de faire évoluer leurs pratiques et, par conséquence, cela doit s’accompagner d’un repositionnement des activités de recherche, d’innovation, de formation et de conseil.

Du fait de son caractère très atomisé en de multiples cultures de niches et de sa sensibilité aux effets de modes qui génèrent des turn-over très fréquents, le secteur horticole « travaille » sur du matériel végétal souvent peu connu d’un point de vue génétique et est rarement en mesure de s’appuyer sur des variétés sélectionnées pour leur tolérance/résistance aux bioagresseurs majeurs.

Malgré la complexité des challenges, la filière et ses entreprises sont engagées dans une démarche de certification environnementale de type HVE (haute valeur environnementale), créée par Val’hor, l’Interprofession française de l’horticulture, de la fleuristerie et du paysage, et reconnue par les pouvoirs publics. « Plante Bleue » HVE est donc un label environnemental et social français : il identifie les végétaux d’ornement (arbres, plantes, fleurs) cultivés de manière éco-responsable et il certifie que les horticulteurs et pépiniéristes respectent un cahier des charges strict et précis visant à limiter les impacts environnementaux en attestant de leurs bonnes pratiques.

C’est pourquoi, les partenaires de l’unité mixte technologique ont décidé de concentrer leurs travaux sur la question des pesticides, qui constitue un verrou fondamental car il n’est pas rare que les cultures horticoles génèrent des indices de fréquence de traitement très importants (supérieurs à 150). En effet, les cultures horticoles constituent des produits à forte valeur ajoutée qui doivent être indemnes des défauts que peuvent notamment provoquer maladies et ravageurs. Or, comparé aux fruits et légumes, le produit final est souvent complexe avec des fleurs, des tiges et des feuilles ce qui nécessite une démarche très contraignante du point de vue sanitaire avec notamment des seuils de tolérances plus faibles qu’en cultures légumières.

Stratégie inspirée du programme européen PURE 

Comme le précédent programme le nouveau projet de l’UMT FioriMed² est toujours inspiré du programme européen PURE qui s’artcicule autour de 4 piliers (dont……) Pour …….. :

Pilier 1 : Co-conception de schémas de culture économes en pesticides par processus d’amélioration continue

Durant la première phase de l’UMT FioriMed, cette démarche a montré son efficacité pour co-concevoir des systèmes de production plus économes en pesticides. Introduire plus de rupture dans la conception voire la re-conception des systèmes de culture constitue un saut vers l’inconnu et le processus d’amélioration continue permet également de rectifier/améliorer les méthodologies beaucoup plus rapidement que dans une approche classique. 

Une telle démarche garde tout son sens pour introduire de nouvelles innovations et prendre en compte la multitude et la diversité des facteurs agronomiques, socio-économiques et environnementaux impliqués directement ou indirectement dans la protection des plantes et, de ce fait, espérer des sorties dont l’appropriation sera effective dans les 5 ans.

 

Pilier 2 : Nouvelles connaissances et technologies innovantes pour contrôler les épidémies

Ce pilier a pour ambition de répondre au constat que la mise en place de stratégies de protection intégrée ne relève pas d’un simple assemblage des méthodes alternatives déjà disponibles mais qu’il existe à la fois un manque de connaissances et d’outils pour alimenter ces stratégies, un recours insuffisant aux concepts d’écologie et aux outils de suivi des pestes et un manque d’appropriation des innovations par les utilisateurs finaux.

La robustesse des systèmes serres face aux aléas biologiques peut bénéficier encore de nombreuses optimisations qui résident dans la capacité intrinsèque (technologique et économique) de ces systèmes à intégrer des outils de contrôle, de pilotage et d’aide à la décision. L’UMT propose donc de travailler : (i) Mettre à contribution l’environnement physique pour caractériser le déterminisme climatique de l’apparition des foyers de ravageurs et d’auxiliaires, d’agir sur le spectre lumineux pour contrôler les épidémies (ii) Augmenter et gérer la biodiversité naturelle pour améliorer la résilience des systèmes productifs (iii) Prédire avec l’Intelligence Artificielle et la modélisation pour améliorer l’anticipation (iv) Comprendre les Mécanismes complexes de l’adhésion par les agriculteurs.

Pilier 3 : Co-innovation : Un espace test, des startups et des ateliers pour accompagner les processus et l’appropriation des connaissances

Dans ce pilier l’objectif est d’améliorer l’appropriation des méthodes et outils par la formation et par expérimentation en espace test agricole. Tous les acteurs de l’UMT FioriMed² mettront en œuvre une démarche qui capitalisera les avancées du programme de recherche de l’UMT, pour faciliter l’appropriation des innovations (Méthodes de suivi des cultures, nouveaux outils pour le conseil, méthodes de bio-contrôle identifiées au pilier 1, outils développés au pilier 2 : S@M, modèles de prévision…). 

Chacun des partenaires proposera :

-           Des formations ;

-           Des journées techniques d’information et de diffusion ;

-           Des ateliers d’échanges et de co-conception ;

-           Des journées de communication.

La contribution des nouveaux partenaires (UCA intelligence artificielle et science humaines et Mycophyto) sera importante dans ce pilier pour permettre à S@M de capitaliser les avancées de l’Intelligence artificielle grâce à une ergonomie personnalisée pour les agriculteurs et d’introduire dans les systèmes productifs des innovations en rupture.

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Une équipe pluridisciplinaire aux compétences variées

Forte d’un historique de partenariat ancien entre ASTREDHOR et l’Inra site de Sophia-Antipolis et les stations régionales ASTREDHOR méditerranée (Creat et Scradh), l’UMT bénéficie de la mise en synergie de compétences en agronomie, en écologie des populations, en modélisation, en conseil et en formation et s’appuie sur des réseaux de producteurs prêts à expérimenter des solutions technologiques. L’animation et le pilotage de l’UMT seront assurés par un comité de pilotage animé par Bruno Paris pour Astredhor et Christine Poncet pour Inra Isa Sophia-Agrobiotech. Le comité de pilotage composé des responsables de chaque partenaire examinera le déroulement des travaux, les perspectives d’évolution et les modalités de communication des résultats. Un comité scientifique et technique associant chercheurs, expérimentateurs, conseillers et formateurs proposera l’élaboration du programme d’activité de l’année.

Date de modification : 20 juin 2023 | Date de création : 28 juillet 2015 | Rédaction : Séverine Doise